Alain Lefèvre au sujet des 24 Préludes de François Dompierre

Alain Lefèvre interprétant les 24 préludes de François Dompierre au Festival de Lanaudière en juillet 2012. Photo : Christina Alonso ©. Cette image et quelques autres de collaborateurs de François, comme Angèle Dubeau et Kent Nagano, seront exposées et pourront être achetées au musée ou en pré-vente sur ce blogue. Plus d'informations à venir sous peu. 



Écoutez cette entrevue d'Alain Lefèvre qui nous parle de Dompierre et de ses 24 préludes, puis lisez ce texte de François qu'on retrouve avec les deux CD, qui seront disponibles au Café-boutique Jehane-Benoît.


24 PRÉLUDES

en forme de boogie et de bien d’autres choses encore....

Il s’appelait Bob. À l’aise avec tout le monde, il faisait pour ainsi dire partie de la famille. Pour lui, la musique, tous styles confondus, s’apparentait au boogie. C’était la genèse de tout ce qui s’interprétait. Sa main gauche surtout me fascinait. « Bob, comment faites-vous pour jouer si vite? »« C’est pas ça qui est important, kid. L’important c’est les chords ». Je ne l’ai jamais oublié. Il a été un personnage essentiel dans ma quête des mystères de la musique. J’ai composé ces préludes en pensant à lui et, bien que ceux-ci aient peu de rapport avec ce qu’il jouait alors, son souvenir m’a accompagné tout au long de mon cheminement.

Vingt-quatre préludes donc. Comme d’autres, célèbres en leur temps et encore plus aujourd’hui, en ont composés avant moi. Humblement, à mon tour, j’ai osé le faire parce que je pense n’avoir copié personne. Je crois aussi avoir eu une démarche personnelle et honnête. Pourquoi 24? Par ce que j’ai écrit chacun de ces préludes dans une des tonalités majeures et mineures du système tonal et que cette étiquette de compositeur tonal, je l’assume et la revendique. Ce qui ne veut pas dire que mon écriture soit celle des siècles précédents ni que je rejette les écoles qui ont rompu avec la tonalité traditionnelle. Je me sens tout simplement plus en accord avec moi-même de cette manière. Cela dit, j’ose croire que cette musique que j’ai composée le plus sincèrement possible soit de la musique actuelle. Elle s’inspire quelquefois du jazz, des musiques populaires, du grand répertoire pianistique français, elle est à la fois tout et rien de cela.

L’apprentissage du langage de chacune des pièces exige un travail soutenu et une très grande attention de la part de l’interprète. C’est un défi qu’Alain Lefèvre a su relever brillamment. Je l’en remercie avec toute mon amitié et ma reconnaissance.

François Dompierre

Les 24 préludes de François Dompierre : le moment de vérité pour Alain LefèvreRadio-Canada, 13 juillet 2012, avec une entrevue d'Alain Lefèvre à écouter

Dompierre et Lefèvre: le triomphe, Claude Gingras, La Presse, 15 juillet 2012


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